Rencontre avec Julien Durant de Picture Organic Clothing

"Nous sommes tous les trois passionnés de glisse, que ce soit l’été sur un surf ou sur un kite et l’hiver sur un snowboard ou des skis. Depuis que nous sommes tout petits, nous en pratiquons à chaque fois que nous en avons l’occasion."

La marque au petit sapin a investi les plages, dévalé les pistes enneigées et les cours d’école. Qui ne connaît pas Picture Organic, cette ligne 100% française qui s’engage pour l’environnement en concevant des vêtements bio ? Picture Organic, c’est l’histoire d’une rencontre entre Jérémy, Vincent et Julien dont les origines sont aussi différentes qu’inhabituelles. Nous nous sommes entretenus avec Julien Durant, l’un des fondateurs de la marque, pour en savoir plus sur ce concept où écologie et mode font bon ménage.

Mandaley : Comment est née votre envie de créer la marque Picture Organic ?
Julien Durant :
Nous venons tous les trois d’Auvergne et depuis tout petits, nous skions dans les montagnes locales. On se connait depuis 10 ans, on a fait du ski et du snowboard ensemble. Puis, un jour, nous avons créé un petit label : Session 63. Nous sommes, depuis, restés dans une dynamique tribale, et la douce utopie de lancer une marque ne nous a pas quittés. Nous avions déjà nos t-shirts « Session 63 », mais nous souhaitions créer un vrai truc et pas seulement une marque « ado ». Tous les trois étions disponibles et ouverts à un projet : Jérémy, ancien architecte et très investi dans le développement durable, a voulu faire une marque 100% bio et écolo. Le vrai moteur sur cette démarche c’est Jérémy, qui dessine tous les produits et gère toute la partie conception développement.

Mandaley : Pour ceux qui ne connaissent pas le concept, pouvez-vous nous en parler ?
Julien Durant :
Nous pouvons résumer le concept de Picture Organic en trois points. Tout d’abord, c’est un nouveau design : Jérémy qui a un background d’architecte, dessine des produits assez différemment, avec des lignes géométriques différentes de ce que l’on peut trouver ailleurs chez un designer classique. Une nouvelle philosophie, parce qu’on a un vrai engagement de marque qui dit qu’aujourd’hui on utilise minimum 50% de coton biologique ou de polyester recyclé dans tous les vêtements. Une nouvelle manière de penser car on se positionne plutôt comme une marque d’action sport pour l’environnement, et nous ne nous sommes pas arrêtés qu’à un sport comme le snowboard ou le ski. Picture Organic c’est une vraie approche lifestyle et une approche pratique où l’on doit répondre à une technique propre de la pratique : d’où les combinaisons de surf, de ski…
Aujourd’hui, vivre « Picture », c’est vivre en harmonie avec les éléments de la nature, consommer propre…C’est pour ça que nous essayons d’être hyper transparents sur l’origine et la traçabilité des produits.

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Julien Durant, l’un des fondateurs de la marque Picture Organic

Mandaley : Quel est le processus de fabrication de Picture Organic ?
Julien Durant :
Chez Picture Organic, on met un point d’honneur à respecter l’origine et la provenance des produits. Nous nous approvisionnons en France, mais aussi à l’étranger suivant les matières synthétiques. Aujourd’hui en France, nous n’avons pas les matières nécessaires pour fabriquer les membranes qui composent les combinaisons de ski ou la matière synthétique recyclée dans telle ou telle qualité. Taïwan est devenu un grand spécialiste dans la partie développement durable, et aujourd’hui sur toute la partie recyclage,  ils ont un vrai leadership sur l’Asie. C’est pour ça que nous travaillons essentiellement avec des sociétés taïwanaises. Sur la partie française, tous nos accessoires (cache-cou, cagoules…) sont fabriqués à Annecy, dans un atelier local. Nous privilégions aussi les zones de proche Europe, comme à Izmir en Turquie, où l’on trouve facilement du coton biologique. Et nous n’avons pas de problèmes de transports puisque la production est locale et durable, et en plus de ça, certifiée GOTS (Global Organic Textile Standard), le standard le plus haut de gamme qui existe en terme de traçabilité du produit. Aujourd’hui, il n’y a pas de notion de réglementation sur l’appellation bio, ce qui fait que des groupes comme H&M ou Zara peuvent se venter de vendre des chemises écolo parce qu’ils ont acheté un coton dont la graine était biologique, sans se soucier des pesticides, des fertilisants et encore moins de l’éthique des salariés.

Mandaley : Comment avez-vous réussi à vous démarquer dans un marché dominé par les grandes marques ?
Julien Durant :
Il n’y a pas vraiment eu de recette magique. C’était vraiment une question de moment. Nous sommes arrivés en 2008, en pleine crise, le marché allait mal. Nous avions un vrai concept, une philosophie nouvelle, du design jamais encore vu, un produit suffisamment technique pour répondre à des besoins spécifiques. Ça a été une persévérance énorme de notre part où nous avons dû faire du porte à porte et insister pour se faire connaître. Petit à petit, les détaillants ont adhéré à notre discours, à la marque. Ils sont ensuite eux-mêmes devenus des leaders d’opinions pour véhiculer notre image, qu’ils trouvaient innovante. C’est le bouche à oreille et la philosophie de la marque qui ont beaucoup aidé à traverser les frontières et marquer les esprits.

Mandaley : Picture Organic, ce sont des vêtements pour les sports de glisse. Vous en pratiquez ? Si oui, lesquels ?
Julien Durant :
Nous sommes tous les trois passionnés de glisse, que ce soit l’été sur un surf ou sur un kite et l’hiver sur un snowboard ou des skis. Depuis que nous sommes tout petits, nous en pratiquons à chaque fois que nous en avons l’occasion. En vacances, nous en profitons pour prendre une planche de surf ou chausser nos skis : même nos destinations sont choisies en fonction des sports de glisse que l’on voudra pratiquer ! Et l’inspiration de nos collections vient de là, car l’essentiel des sports que nous mettons en avant sont des sports de glisse, l’ADN de la marque. Mais nous avons aussi toute une dimension « nature » qui aujourd’hui est très importante pour la marque, comme le kayak, l’escalade, le rafting…

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Mandaley : Quels sont vos projets ? Préparez-vous une nouvelle collection pour la saison prochaine ?
Julien Durant :
Le grand projet de 2017 est le lancement des wetsuits en matériaux naturels, c’est-à-dire sans néoprène, composées à 85% d’un caoutchouc naturel issu d’une plantation d’hévéa en Malaisie et à 15% de caoutchouc synthétique sans substance chlorée. On travaille aussi sur la bagagerie étanche, mais aussi sur les lignes de bain comme les serviettes de plage en coton biologique en forme de poncho pour pouvoir se changer sur la plage en toute tranquillité.

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