Des bottines, sandales et baskets pleines de style, sans cuir d’origine animal; c’est ce que l’on peut trouver chez Minuit sur Terre, nouvelle marque végane et engagée de Marie Viard-Klein. A seulement 27 ans, cette Bordelaise s’est lancée et a créé sa propre marque éthique, où qualité, valeurs et style font bon ménage. Rencontre avec cette créatrice prônant son côté engagé et son amour pour les animaux, en nous présentant quelques unes de ses jolies pièces glamour.
Mandaley : Comment est né ce projet de créer des chaussures véganes ? Avez-vous toujours eu ce côté engagé ?
Marie Viard-Klein : Cela fait maintenant six ans que je suis végane. J’ai commencé petit à petit à arrêter la viande, le poisson, les œufs et tout ce qui était d’origine animale. Cela s’est fait naturellement, et non dans le but de fonder mon entreprise parce qu’au début, ce n’était pas le projet. Je me consacrais entièrement à mon double cursus à SciencesPo et à l’IAE Marketing à Bordeaux. En dernière année, j’ai suivi des cours et conférences sur l’entreprenariat. J’ai appris que l’on pouvait convertir son stage de fin d’étude en création de projet. En parallèle, j’ai commencé à changer ma manière de consommer. J’ai remplacé mes chaussures en cuir par des pièces véganes, mais dont je trouvais le design très moyen. C’est comme cela que m’est venue l’idée de créer des chaussures véganes, glamour et éthiques à la fois. Puis, tout s’est enchaîné très vite. J’ai eu la chance de trouver rapidement des matières et des ateliers au Portugal, et c’est comme cela qu’est née la marque Minuit sur Terre.
Mandaley : Vous n’avez que 27 ans et êtes déjà à la tête d’une belle entreprise de chaussures véganes. Vous a-t-on aidé à créer ce projet ? Combien de personnes composent votre équipe ?
Marie Viard-Klein : J’ai beaucoup travaillé seule sur ce projet, même si j’ai bénéficié de précieux conseils d’entrepreneurs différents, intégré des incubateurs pour suivre des ateliers communications, de comptabilité… Aujourd’hui, j’emploie plusieurs personnes, dont une à temps plein. Emma, par exemple, est responsable marketing digital, et s’occupe de tout le site de Minuit sur Terre, les réseaux sociaux, le service client… Mon copain se charge de faire toutes les photos pour le site et ma grande sœur se charge de dessiner les modèles des chaussures.
Mandaley : Vous avez décidé de bannir le cuir pour utiliser des matières respectueuses de l’environnement et des animaux. Qu’utilisez-vous donc pour proposer des modèles éthiques sans faire de concession ni sur le style, ni sur la qualité ?
Marie Viard-Klein : Tout l’intérieur des chaussures est fabriqué avec des matières issues de ressources durables, comme la céréale, mélangée à du polyuréthane en partie recyclé. Pour l’extérieur, j’utilise des matières synthétiques garanties sans solvant, comme le coton, le nylon, le polyuréthane… Au printemps, nous sortirons une nouveauté : des chaussures fabriquées avec des fibres de raisin et les huiles végétales contenues dans la vigne. L’ensemble de nos modèles et de nos matières provenant d’Italie portent deux labels reconnus : Peta Approved Vegan, qui certifie que nous n’utilisons aucun produit d’origine animale et Oeko-Tex, qui prouve que les matières que nous utilisons pour nos chaussures véganes ne présentent aucun danger pour la santé.
Mandaley : Que répondriez-vous à celles et ceux qui pensent que le cuir est une matière plus noble que le simili ?
Marie Viard-Klein : Je dirais qu’il y a plusieurs sortes de cuir, de qualités différentes. Le cuir en lui-même n’est pas un gage de qualité. La fabrication et la matière jouent beaucoup. La société veut que tout ce qui est fait de cuir soit forcément luxueux, or ce n’est pas forcément vrai. Le cuir végan peut être noble, lui aussi, de haute qualité, et surtout, plus écologique. Pour vous donner quelques chiffres, en fabriquant nos chaussures végétales nous produisons 200 fois moins de CO2 et 8 fois moins d’eau que des pièces en cuir animal.
Mandaley : Une question me taraude. Pourquoi produisez-vous vos modèles au Portugal et non en en France ? Cela ne va-t-il pas à l’encontre du côté éco-responsable que vous prônez ?
Marie Viard-Klein : Il faut savoir que le Portugal, et Porto plus précisément, se trouve à moins de 1000 km de nos bureaux bordelais. Soit moins que la distance Marseille-Lille ! Notre empreinte carbone est minimisée car nous ne nous déplaçons ni en avion, ni en bateau. De plus, la région de Porto est très connue pour son expertise en matière de fabrication de chaussures. Les nombreux ateliers présents et les travailleurs qualifiés nous permettent de proposer des modèles à la finition parfaite, de bonne qualité, et surtout, moins chers. Si nous fabriquions nos modèles en France, le coût serait bien plus élevé.
Mandaley : Pourquoi avoir nommé votre marque « Minuit sur Terre » ? Est-ce une référence à Cendrillon ?
Marie Viard-Klein : Tout à fait ! Je cherchais un nom depuis quelques temps, et c’est en regardant le film « Cendrillon » à la télévision que l’idée m’est venue. J’ai décidé de nommer ma marque « Minuit sur Terre » pour souligner le fait qu’une paire de chaussures peut changer une vie. Et mon objectif était d’en changer plein : celle des animaux, celle des travailleurs et surtout celle des consommateurs qui peuvent enfin trouver des chaussures au design et au style qui leur plaît sans mettre de côté la qualité.
Mandaley : D’ailleurs, tous vos modèles ont un nom à connotation féérique, je pense à « Songe » ou à «Farfadet ». Les contes et légendes sont des univers qui vous passionnent ?
Marie Viard-Klein : Oui et puis ce sont des noms qui collent tout à fait à la collection appelée Nébuleuse. Les modèles suivent cet univers jusqu’au bout avec des noms à connotation féérique. La collection d’avant par exemple, s’appelait « Oxygène », avec des noms d’arbres, de végétaux…
Mandaley : Quel est votre modèle préféré parmi la collection Nébuleuse, automne-hiver 2019 ?
Marie Viard-Klein : Le modèle Chimère, une paire de bottines plates classique, sublimée par un laçage au dos qui fait toute la différence.
Mandaley : A quoi peut-on s’attendre pour la prochaine collection printemps-été 2020 ?
Marie Viard-Klein : Notre collection printemps sort début mars et mettra en avant des baskets en cuir de raisin avec quelques broderies, mais aussi les premières sandales de la saison.
Mandaley : Quelle est la signification du mot luxe pour vous ?
Marie Viard-Klein : Le luxe, c’est le pouvoir de faire ce qui nous plaît, sans regrets.
Mandaley : Parlons voyage à présent…A quand remonte votre dernier voyage ? Où était-ce ?
Marie Viard-Klein : Je vais souvent au Portugal, justement, pour voir les ateliers, mais dernièrement j’ai été en Irlande et en Grèce, pour des shooting photos de la marque. Nous allons au Maroc pour le printemps, et en Corse pour l’été, toujours pour faire des photos. Je ne pars en voyage quasiment que pour le travail, je n’ai plus trop le temps de m’évader sur mon temps libre.
Mandaley : Quel est votre endroit préféré dans le monde ?
Marie Viard-Klein : La maison de mes parents, à une heure et demie de Bordeaux. Un endroit complètement isolé, parfait pour déconnecter, se retrouver en famille et trouver de l’inspiration.
Mandaley : Quels sont vos hôtels, restaurants et boutiques préférés à Paris ?
Marie Viard-Klein : En termes de restaurants, j’aime beaucoup la VG Pâtisserie dans le 11e arrondissement, qui comme son nom l’indique, offre une large sélection de viennoiseries, gâteaux et tartes végan. Pour le shopping, je privilégie Manifeste011, une boutique de mode éco-responsable, toujours dans le 11e arrondissement, dans laquelle vous pouvez retrouver quelques unes de nos pièces Minuit sur Terre !
Mandaley : Enfin, quelle est la tenue idéale pour voyager selon vous ?
Marie Viard-Klein : Quand je prends l’avion ou les transports, je privilégie des vêtements simples : un jean, un t-shirt, un pull, des baskets… L’hiver, je me pare de mes bottines fourrées Yeti, de la collection Nébuleuse : douillettes et tellement confortables.
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